Ca se passe comment ailleurs, la rentrée ?

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Un exemple européen : l’Italie

Pays très sévèrement touché lors de la première vague, le traumatisme est encore vif et les italiens sont fortement sensibilisés à la situation sanitaire. Ce sont quelques huit millions d’écoliers italiens qui ont repris, le 14 septembre dernier, le chemin d’une école qu’ils n’avaient pas revue depuis six mois…

Quelle est donc leur politique en matière d’éducation en cette rentrée si particulière ?

Nous nous sommes basés sur la conférence de presse du premier ministre, de la ministre de l’éducation et du ministre de la santé italiens.

Le premier ministre a tout d’abord remercié chaleureusement les élèves, puisque ce sont finalement eux les plus impactés par la situation. Il a indiqué qu’il n’estimait pas que les mesures distancielles pouvaient remplacer l’enseignement présentiel et qu’il s’engageait à mettre en place les moyens nécessaires pour que tous puissent revenir dans les meilleures conditions sanitaires. Il n’a pas promis un retour à la normale et s’en est excusé d’avance : « il ne faut pas se faire d’illusions… ».

La ministre de l’Education a ensuite pris la parole. Admettant qu’il y a eu des choses à revoir, le ministère de l’Education s’est mis à travailler en étroite collaboration avec le ministère de la santé, les autres ministères… Avec tout le monde !

« L’éducation c’est une grosse machine qui implique environ 30 millions de personnes, il faut du temps, on avait des années de retard à rattraper ! Nous avons donc travaillé d’arrache-pied, en collaboration, pour préparer ensemble cette rentrée ».

Les principales mesures qui ont été annoncées :

  • Il est très important de respecter la distanciation. Comme ce n’était pas toujours possible avec les moyens existants, un vaste plan d’action a été entrepris :
    • ils ont effectué des travaux cet été dans 2 500 établissements sur 8 000,
    • ils ont ouvert 5 177 nouvelles salles de classe, en ont agrandi 4 800 autres,
    • ils ont loué des locaux en dehors des écoles quand c’était la seule solution,
    • ils ont commandé une quantité astronomique de bureaux individuels pour réaménager les salles de classe
  • Ils ont prévu une distribution gratuite de masques (plus de 11 millions par jour !), pour tous les élèves dès 6 ans et le personnel, fournis par le gouvernement. Le masque pourra être baissé en classe si, et seulement si, la distanciation de 1 mètre est respectée.
  • Se rendant compte également que la gestion du personnel était à revoir, ils ont augmenté les effectifs de plus de 70 000 personnes pour la rentrée (enseignants, mais aussi d’autres profils).
  • Soumis à des problèmes de remplacement, ils ont commencé à mettre en place la planification des ressources (qui part à la retraite quand, sur quels profils, etc…)
  • Ils se sont engagés à aider les familles qui, à la suite de la crise notamment, sont dans des situations financières délicates. Comme il n’est pas question de transiger avec l’éducation dont la devise est « égalité et solidarité », le gouvernement a alloué des fonds à toutes les écoles afin de leur permettre de financer le matériel scolaire, manuels, matériel digital, etc… d’après une première estimation plus de 425 000 familles en bénéficieront.

En conclusion la ministre de l’Education a rappelé que la jeunesse italienne est le cœur de la nation et qu’il faut absolument s’en occuper en priorité, l’avenir du pays en dépend…

Source : conférence de presse du 10 septembre dernier

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